Prof Adote Blim Blivi : « Il faut recharger la plage »

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La ville d’Aneho n’est pas la seule, au Togo, à être menacée de disparition par l’effet de l’érosion côtière. Plusieurs autres localités, notamment Goumoukopé, Agbodrafo, Agbata, Gbodjomé, Avépozo et Apeyimé (près de la frontière de Sanvee Condji) sont concernés par ce phénomène qui reste un défi de l’heure. Même à Lomé, la situation est perceptible sur certaines plages.

Le phénomène s’observe sur les côtes depuis plus de 30 ans. Mais ce n’est pas une fatalité. On peut lui trouver une solution, à en croire le Prof Adote Blim Blivi, Océanographe, Expert de la Convention des Nations Unies sur les droits de la mer et Vice-président de la Commission océanographique.

Pour lui, la solution réside dans le rechargement des plages. « Il faut recharger la plage. C’est la solution qui reste. Ce sont des conditions qui existent, d’autres pays utilisent ces approches, ça permet de résoudre le problème et de limiter la position qui reste », a-t-il conseillé lors de la première journée africaine des mers et des océans organisée en juillet 2015.

A l’en croire, la mer ne transporte plus de sédiments vers les côtes. Il faut maintenant aller chercher du sable en haute mer pour faire la compensation, c’est-à-dire charger les côtes et arrêter son avancée. « Il y a des moyens techniques pour le faire », insiste-t-il.

L’effort de 1988, a-t-il souligné, pour stabiliser la ville d’Aneho est en train de partir. Les sédiments ont baissé, selon lui. « Cette ville (Ndlr, Aneho) est une ville historique, culturelle et économique dans le temps. Mais aujourd’hui, les résultats montrent que nos flux sédimentaires ont totalement baissé. Le volume est bas, tout est déchargé. Il faut recharger », a déclaré Prof Adote Blim Blivi.

Et de donner les statistiques : « Le niveau de progression autour d’Aneho dans les casiers, nous avons 2 à 4 mètres. Vous-mêmes vous avez vu nos constats de 2013 et 2015. Dans les casiers, il y a un recul de 3 à 4 mètres. Ailleurs, 12 à 16 mètres par an. Le résultat global d’ici 10 ans, 15 ans, si on reste dans la logique de l’Union Africaine 2050, dans 35 ans, beaucoup de partie de cette ville va partir ».

Un pronostic très embarrassant pour cette ville. Il faut donc sauver Aneho et les autres localités menacées par cette érosion côtière qui n’est que la conséquence du phénomène de réchauffement climatique.

I.K

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