OTR : mission accomplie à 99% en 2016 , mais à quel prix?

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De 575 milliards de F CFA attendus en 2016, le commissaire général Henri GAPERI et son staff en ont rapporté 568,5 soit une avancée de 68,5 milliards par rapport à l’année précédente. Les chiffres ont été déclinés le 16 février dernier, au cours de la rencontre traditionnelle annuelle à l’Office Togolais des Recettes (OTR).

L’OTR est passé de 458 milliards FCFA en 2014 à 568,5 milliards FCFA en 2016 soit une performance de 110 milliards en 3 ans d’exercices.

Au sein de l’institution, c’est une sorte d’autosatisfaction vis-à-vis de ces « avancées » non seulement en termes pécuniaires, mais surtout dans l’implémentation progressive de cette régie en substitution aux Directions des impôts et de douanes.

En 2016, l’OTR a travaillé sur un projet de simplification du Code Général des impôts qui a été soumis au gouvernement et a veillé au renforcement des capacités de son personnel.
Quel défi pour 2017 ?

Pour Henri GAPERI, il faut passer à une administration fiscale juste, courtoise et efficace. Pour ce faire, l’OTR doit pouvoir ramener les contribuables classés en 3 catégories en une seule selon le Commissaire Général : que ces contribuables qui ne s’acquittent de leur devoir que suite à des rappels à l’ordre, et ceux-là qui ne le font que sous contraintes basculent tous dans la catégorie de ceux qui paient volontairement leurs taxes et impôts.

Pas évident !

Payer ses impôts et taxes est un acte citoyen. Les bonnes dames dans les marchés accomplissent de gré ou de force ce devoir à longueur de journées.

Sinon, les Togolais seraient-ils aussi rebelles ou c’est l’administration fiscale qui essaie de faire payer à une majorité prolétaire et miséreuse, les charges d’une vie opulente que s’arroge une poignée de personnes qui passent pour des « autorités » ?

A l’OTR, tout comme au ministère de l’Economie et des Finances, on refuse de confronter ces questions d’autant plus que les séminaires annuels de bilan de l’OTR se font presqu’à huis clos, ou du moins avec le grand soin de tenir à l’écart les regards indiscrets.

Et pourtant, la vérité et le danger sont aussi réels. A l’aéroport de Lomé par exemple, on argue que d’importants investissements ont été faits en occurrence la construction de la nouvelle aérogare. Une formule toute trouvée pour bombarder les compagnies aériennes de taxes ou « surtaxes » devrait-on dire. Résultats : les billets au départ et arrivée de Lomé sont exorbitants à tel point que des passagers préfèrent arriver par des pays voisins et rentrer à Lomé par voie terrestre. Cette gymnastique est aussi privilégiée au départ.

Il n’y a donc pas de quoi s’étonner que la nouvelle aérogare bling bling soit presque vide. Au port autonome de Lomé c’est le même cri de désarroi. Chez l’épicier du coin, on n’en parle pas.

Quelles couleurs pour l’avenir de l’économie togolais à cette allure ? Combien d’entreprises, d’emplois a-t-on sacrifié en 3 ans pour atteindre 110 milliards de recettes fiscales additionnelles? En quoi ces merdiques milliards ont-ils amélioré le quotidien du togolais lambda?

Nos experts en acrobaties financières, soutiendront que c’est un investissement ou des initiatives à long terme. Bien malin qui sait ce que cache une telle réponse.

En tout cas, pour 2017, Henri GAPERI et ses collaborateurs visent une recette de 625 milliards de F CFA.

A. Lemou

www.icilome.com