Le Togo manque de volonté politique, selon Brigitte Adjamagbo Johnson 9 mai 2017

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Le Togo manque de volonté politique, selon Brigitte Adjamagbo Johnson
Mme Brigitte Adjamagbo Johnson, Présidente du Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (CAP 2015)

Par Serge Lemask
La France est sous les projeteurs depuis dimanche avec l’accession à la magistrature suprême d’Emmanuel Macron à la suite d’une élection transparente et sans contestation. Pour la Présidente du Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (Cap 2015), Mme Brigitte Adjamagbo Johnson, ce qui est fait en France est une question de volonté politique.

D’après les informations, dimanche, les derniers bureaux de vote de la France fermaient à 20 heures et quelques minutes plus tard, l’on connaissait déjà le nom du nouveau locataire des champs Elysées, Emmanuel Macron, élu avec 66,1% des voix. Si d’aucuns pensent qu’il s’agit d’une expérience extraordinaire, Mme Brigitte Adjamagbo ne s’inscrit pas dans cette logique. Certes, elle reconnait que c’est une bonne leçon de démocratie dont le Togo devra s’inspirer mais estime que la volonté politique a beaucoup joué lors de cette élection. Chose qui malheureusement manque au Togo.

« Au Togo, nous n’avons pas la volonté politique d’organiser des élections démocratiques et transparentes tout simplement parce ce que le régime cinquantenaire veut continuer à se maintenir. Je fais observer que le nouveau président élu qui a à peine 40 ans, avait à peine 27 ans quand Faure Gnassingbé arrivait au pouvoir en 2005. Il a eu le temps d’évoluer, s’organiser pour se faire élire et il retrouvera comme pair l’actuel chef de l’Etat Togolais », a t-elle déclaré.

Et d’ajouter : « Je pense que c’est quelque chose qui devrait nous faire réfléchir et faire réfléchir le régime en place en particulier pour lui faire comprendre qu’il vaut mieux créer les conditions pour une élection démocratique et transparente pour que le peuple, qui va se réjouir de l’alternance si jamais les élections débouchaient sur une alternance politique, puisse saluer leur volonté de jouer les règles du jeu et de favoriser cette alternance politique, plutôt que de devoir faire face à une alternance forcée ou être chassé du pouvoir par la rue. C’est tout le sens de notre combat. Nous ne voulons pas que les choses soient réglées par la rue. Les Français étaient fiers de ce qu’ils ont accompli. Je souhaite que cela nous arrive aussi au Togo ».

De toute évidence, au Togo, rien ne présage d’une quelconque volonté politique du « clan Gnassingbé » à organiser une élection démocratique et transparente pouvant déboucher sur l’alternance. Bien au contraire, tout porte à croire qu’il n’est pas prêt de lâcher le pouvoir acquis dans un bain de sang depuis 2005.

Togo-Online.co.uk