« Non » aux manifestations les jours ouvrables: le Collectif des victimes des manifestations de l’opposition saisit le gouvernement

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Le collectif des victimes des manifestations de la coalition des 14 partis de l’opposition appelle le gouvernement à remettre l’interdiction de manifester en semaine. Selon ce collectif, cette interdiction protège la population plus qu’elle ne lui nuise. Et donc par un courrier, le collectif a saisi le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile à cet effet. Lire la lettre!

Monsieur le Ministre,

Nous venons par la présente vous faire part de la situation de désolation que nous vivons depuis plus de deux mois au pays. Nos affaires paralysées, nos chiffres d’affaires en chute libre et nos clients qui nous tournent le dos. La crise sociopolitique qui secoue le Togo nous désoriente complètement. Le 05 Octobre dernier, au cours d’une marche baptisée « marche de la colère » dans les rues de la Capitale, des militants de l’opposition ont saccagé nos étalages, détruit nos business et volé nos sommes d’argent. Le jeudi 12 octobre 2017, notre collectif soutenu par des organisations de la société civile ont au cours d’un point de presse au Centre Communautaire de Bè, condamné ces violence et actes de vandalisme sous toutes ses formes et annoncé porter plainte contre les organisateurs de ces manifestations violentes.

Par soucis d’autodéfense, les jours suivants, des jeunes de nos quartiers se sont organisés pour défendre nos biens et protéger notre intégrité physique, vu les menaces, les intimidations et les appels à la destruction des maisons des responsables de la mouvance présidentielle ou de toute personne qui ne participe aux marches.

Par ailleurs, votre décision interdisant les marches les jours ouvrables  nous a réjouit. Mais l’interdiction a été levée, et d’importantes décisions ont été rendues publiques par le Gouvernement, le 06 novembre 2017. Il s’agit sans doute des mesures destinées à apaiser la situation sociopolitique très tendue au pays, pour ramener la paix et favoriser la cohésion nationale.  Cependant, nous avons malheureusement été surpris que malgré ces mesures d’apaisement et l’appel au dialogue fait par le Gouvernement, des leaders de l’opposition continuent de tenir des propos de défiance de l’autorité de l’État ; des appels à la violence se multiplient sur les réseaux sociaux incitant leurs manifestants à récidiver des actes de violences et de vandalisme. C’est ainsi qu’en marge du caractère pacifique général qu’ont connu les marches à Lomé cette semaine, certains manifestants ont encore barricadé des voies publiques, violenté des usagers de la route. Ils n’ont pas respecté l’itinéraire prédéfini.

Une psychose de peur nous anime. Nous n’arrivons plus à vaquer librement à nos occupations. Nous ne sortons presque pas de chez nous. La situation devient bien insupportable pour nous. Le pire, c’est que les enfants ne vont plus au cours pendant ces jours de manifestations. On note du retard dans les cours programmés. Les résultats de fin d’année sans doute en voie d’être impactés négativement, alors que les parents ont déboursés des sommes importantes pour payer les frais de scolarité. Nous déplorons avec grande tristesse ces manifestations aient occasionné des morts d’élèves à cause de l’exposition que font les manifestants de l’opposition qui vont sortir ces innocents de leurs écoles et les enrôler dans la masse ou les laisser pour compte dans la nature.

Monsieur le Ministre la situation est grave. Nous venons d’apprendre que les 14 partis politiques marcheront la semaine prochaine. Décidément, ils cherchent à asphyxier économiquement le pays et à le paralyser à tous les niveaux. La population est désemparée et ne voudrait pas croire à une négligence de la part de l’autorité gouvernementale dans son rôle de la protéger. Elle demande que les marches en semaine soient à nouveau interdites, et ne soient autorisées au pire des cas, que des meetings.

Monsieur le Ministre, nous voudrions vous demander de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité à tous les citoyens et à tous leurs biens. Les jeunes de nos quartiers sont en tout cas bien disposés à faire de leur mieux pour garantir une certaine stabilité à nos quartiers, contre tout envahissement ou trouble à l’ordre public.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos profondes considérations.

Le Porte-parole

ADJANLA Charles

TogoTopInfos.com