Lama-Tessi : Les chefs cantons mettent en garde le ministre Agadazi

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Quand le politique s’invite dans un domaine longtemps régi par les lois coutumières, c’est le désordre qui se présente. Le ministre Agadazi et le préfet Mompion sont accusés de semer des troubles à Lama-Tessi, voulant porter à la tête d’une communauté Kotokoli un chef Kabyè dans le canton de Lama-Tessi dans la préfecture de Tchaoudjo. Le ministre était dans la préfecture pour régler cette situation, écrivions-nous lundi dernier.

Le ministre serein, annonçait sur la TVT : « Nous avons eu une oreille attentive de la part des chefs traditionnels ». Un « gros mensonge », puisque les chefs traditionnels estiment qu’Agadazi n’y était pas pour discuter, mais imposer son idée et bien sûr avec une horde de forces de sécurité dans la préfecture.

« Le ministre nous a d’abord demandé de revenir sur notre position par rapport à la chefferie cantonale de Lama-Tessi, ce que nous n’avons pas accepté. Il a alors tempêté que nul ne sortira de cette salle avant que cela soit fait. Ensuite, il a obligé l’un de nos collègues chef canton à démentir ses propos véhiculés sur les réseaux sociaux à savoir que le parti Unir n’aura pas de voix ici dans le Tchaoudjo devant les micros des reporters de la TVT. Une injonction à laquelle se sont opposés les chefs traditionnels », a laissé entendre l’un des chefs cantons à nos confrères de Liberté.

Que vient faire le politique dans cette succession dans la mesure où les textes sont clairs ? Les articles 10 et 11 de la loi N° 2007-002du 08 janvier 2007 stipulent que « la désignation se fait par succession héréditaire ou par voie de consultation populaire… En cas de désaccord, le conseil coutumier présente les candidats à une séance de tirage au sort en présence d’un représentant de l’administration ».

Et un autre d’ajouter : « Pourquoi lui, fils Tem veut fouler aux pieds la tradition de tout un peuple si ce n’est dans l’intérêt de polir son image auprès de sa hiérarchie ?

Agadazi a perdu toute crédibilité auprès de nous… Désormais que le ministre sache qu’il est hors jeu dans cette affaire ».

En tout cas, les positions sont toujours tranchées. Si Agadazi veut s’imposer, la situation peut prendre une grande ampleur. « … Que le politique cesse de nous diviser, car nous sommes devenus une seule communauté », lance un Kabyè, natif de Lama-Tessi.

Il faut préciser que cette succession intervient après le décès en 2014 du Chef Canton Lamekodjo Gomina.

Magnim

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