La COOPEC-ET, une initiative mort-née, la faute aux structures dirigeantes

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La question de la gouvernance au Togo et de l’adéquation des compétences aux besoins se fait de plus en plus criarde. Si à l’époque de gloire de feu Eyadema, des citoyens n’ayant aucune qualification professionnelle se sont vus confier des postes de responsabilité au nom de leur militantisme dans le parti unique, qu’est-ce qui peut expliquer cet état de choses à l’ère actuelle ?

En dehors des résultats catastrophiques que l’on observe avec cet état de fait, il faut tout de même relever qu’il est totalement anormal que les postes de responsabilité et spécialement ceux qui peuvent impacter directement la vie de millions de Togolais soient attribués comme des récompenses. C’est malheureusement le cas de ce qu’on observe au sein de la Coopérative d’Epargne et de Crédit des Enseignants du Togo (COOPEC-ET). Comme promis par le Ministre Tchakpélé à l’INFA de Tové à la veille de la rentrée scolaire 2016-2017, cette coopérative qui est un décalquage de ce qui se fait au Rwanda devrait être opérationnelle dans le courant de cette année scolaire.

Et c’est dans cette optique que les premiers responsables ont convié les enseignants jeudi dernier à des rencontres d’échange à travers la ville de Lomé. Mais seulement, si le flou persiste autour de la question de l’adhésion qui doit être volontaire, les potentiels membres n’ont pas semblé digérer la composition des instances dirigeantes de la structure. Abaglo Ayité, Kanitom Koffi, Sodja Kalaha, Kirong Patibouyou, des noms qui sont vomis dans le monde syndical et chez les travailleurs du secteur de l’éducation, ce sont eux qui auront la responsabilité de la gestion de la coopérative.

Et pour chapeauter tout, Kpemissi Eyana, Directeur de cabinet du ministre des enseignements primaire, secondaire, de la formation technique et professionnelle occupe le poste de Président du conseil d’administration.

Quoi de plus normal pour éloigner les adhérents quand on sait que dans un passé récent, ces individus ont été cités comme luttant en défaveur de l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Il se rapporte également que ces gens ont été choisis au cours d’une Assemblée générale discrète organisée sous la supervision du sulfureux Poro Katanga, ex Directeur Régional de l’Education de la Kara, une autre figure sombre du monde syndical au Togo connu pour sa prédation des libertés syndicales et du bien-être des travailleurs.

A quels résultats veut-on arriver lorsqu’on choisit délibérément de ne pas en faire une gestion consensuelle ? Pour le moment, la COOPEC-ET a du plomb dans l’aile. La démonstration de cette situation ne peut se faire d’une manière plus révélatrice que l’accueil qui a été réservé aux différentes délégations dans la ville de Lomé jeudi dernier.

Que ce soit au lycée technique d’Adidogomé, celui d’Attiegou, le lycée Agbalepedo ou ailleurs, les salles se sont simplement vidées, laissant seuls les membres des instances dirigeantes. Assez significatif

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